les aventures de micladapsara .Chap 2

Publié le par claire

Février 2006 :

Adrien et Michèle m'attendent dans la baie du Marin en Martinique ; je commence à entrevoir que ce rêve mille fois recommencé prend la consistance d'une vie bien réglée entre apéro, petits boulots et repos .

De la baie du Marin jusqu'à Cuba ,il n'y a qu'un pas , et nous avons suivi le chemin des plaisanciers, La Dominique , Pointe à Pitre,Antigua,Nevis, Saint Barth,Saint Martin d'où nous repartîmes sans le plein d'eau confiant dans les prouesses du dessalinisateur. Mauvaise pioche , il nous a lâchés comme l'avait fait le pilote en Guadeloupe !!! La réparation du "dessal" vaut à lui seul un chapitre entier dans la rubrique :'réparations et bricolages ou comment faire des miracles avec de l'eau bénite et de la pâte à souder( voir chapitre 3)

Il convient d'abord d'arriver à Cuba via les ILes Vierges Américaines , le Passage de la Vierge, Porto Rico, Saint Domingue,Haiti et Cuba où l'entrée se fait à Santiago.Je laisse le soin à MIchèle de vous donner son sentiment sur ce pays :

       Lettre ouverte à Monsieur Fidel Castro , Président de la République communiste de Cuba

Certes les Cubains mangent , semble-t-il à leur faim, bien que les langoustes , la viande bovine leur soient interdites , car c'est pour les touristes! Riz , haricots rouges , chou-salade, poulet congelé et viande de porc couverte de mouches sont donc invariables dans leur menu, accompagnés d'oignons et d'oranges . Depuis que les agriculteurs ont le droit de vendre à leur profit une petite part de leur production au marché, s'ajoutent bananes , tomates, concombres et m^me poivrons et courges qui restent chers pour les autochtones qui gagnent en moyenne l'équivalent de 10€ par mois.Les pommes de terresont vendues chères au marché noir à 1€le kg. En revanche , le lait , la farine , les oeufs et le pain leur sont donnés contre des centimes de pesos avec des bons de l'Etat et deviennent donc introuvables pour les voyageurs .

Certes des logements sont attribués à chacun , mais il faut voir dans quel état et où! A la campagne , les maisons sont en bois ou en parpaings non enduits .En ville , les murs sont lépreux , les rues sont défoncés et les égouts débordent. Même si ce sont d'anciennes belles constructions, une impression de misère universelle se dégage . A l'intérieur , les sièges sont éculés , les canapés troués ,les rideaux qui servent de porte entre les pièces sont des chiffons . Les beaux meubles , les cristaux , la porcelaine et l'argenterie sont dans les musées.

Certes les Cubains sont bien soignés. Bien que les médicaments manquent , ils sont en bonne santé et la mortalité infantile est aussi basse qu'en Europe .

Certes ils ont reçu une éducation : l'alphabétisation et le sport sont une réussite. Le matériel sportif nous étonne . Par contre celui des classes universitaires est obsolète.

Du travail est donné à tous . Nous sommes même surpris de voir une dame , petite , charmante , proprette, très âgée servir de concierge dans un immeuble 1950 de La Havane . Dans un autre , un monsieur tout aussi en âge d'être à la retraite, est responsable , aux heures de travail , d'appuyer sur les boutons de l'ascenseur(?) , assis sur un tabouret défoncé et rafistolé. dans les entrées les fils élctriques  pendent du plafond qui s'écroule et les portes des appartements immenses sont en bois de l'épaisseur du papier. Rien ne leur appartient , c'est à l'Etat , rien n'est entretenu . Si un policier gagne 40€ par mois , unmédecin en gagne 20 et un ouvrier 8. Cela ne motive pas au travail ni à entretenir qui que ce soit ! Partout , d'une manière générale se lit la tristesse.

Jusqu'à la fin des études , que tout soit pris en charge par l'Etat : logement , vêtement et nourriture comprise , cela est parfait . Mais ensuite , aucune évolution n'est possible , aucune initiative ne peut être prise par les adultes , aucun esprit d'entreprise n'est permis ni aucune créativité ? Comment faire des projets , lorsque l'on sait que rien n'est réalisable?L'être humain adulte a le sens de la propriété , a besoin d'être motivé, d'avoir dse désirs , de s'assumer , de mesurer sa réussite, de voyager, de s'ouvrir au monde extérieur...Au lieu de cela , il est parqué comme un animal élevé en batterie dans des conditions insalubres , nourri tous les jours de la même façon et se déplace le plus souvent dans la benne d'un camion , quelques fois fermée , sans sécurité( les hommes restent debout pour laisser les femmes s'assoir) comme du bétail ! Quel Cubain est heureux ?

Si vous avez été un fin stratège, Monsieur le Président Fidel Castro , il vous manque nombre de notions , non seulement sur l'êter humain , mais aussi sur la politique monétaire d'un pays et encore sur la politique extérieure . Par manque de connaissances , vous menez Cuba à la catastrophe économiquement et diplomatiquement . Votre caractère instable vous a conduit à recréer sur cette belle île ce qu'elle était avant : une île de mendiants ou de voleurs , une île où se développent ,à toute vitesse le marché noir et la prostitution !Ceci avec votre accord puisqu'il faut plumer les touristes pour ramasser des devises !!!Avec votre accord puisque c'est l'Etat qui habille toutes les filles en minijupe les habituant ainsi à montrer leus corps ( sans doute par économie de tissu )Lorsqu'un Cubain sourit à un touriste c'est pour lui extorquer des CUC , sinon ils ne sont jamais souriants

Comme le chante Tiken Jaf Facoln:"Monsieur le Président quitte le pouvoir pendant qu'il est encore temps !"

Touristes , ne venez pas à Cuba : soit vous êtes mis en batterie voyages organisés où l'on ne vous  montre que ce que l'on veut bien et où vous n'avez aucun contact avec la population cubaine , ce qui est dommage , soit vous venez en voyageur indépendant et les hôtels ne vous veulent pas et tout est hors de prix . Mais de toute fçon , vous participez à la dégradation morale de ce beau pays par votre simple présence .

Beau par ses paysages variés: des marais aux multiples oiseaux , l'on passe aux reliefs adoucis par la brume matinale d'où émergent les plumets des cocotiers, des eaux turquoises au sable blanc et au fond corallien riche de poissons colorés au vert intense des mangroves des nombreuses îles parsemées tout autour du "crocodile".

Beau par son passé : de la cathédrale de Santiago de style espagnole du XVIeme siècle à celle  renaissance de La Havane , des palais déclarés " Patrimoine de l'Humanité" et restaurés par l'UNESCO, avec ses places animées aux rues pavées de Trinidad.

Beau enfin parce que le peuple , même s'il aspire à plus de confort, de richesse et de modernité , se rend-il compte qu'il vit la fin d'une époque encore pleine de naturel avec ses voitures à cheval au lieu du vrombissement de trop de moteurs de voitures et de motos ou de climatiseurs polluants .

A CUBA , on y va pour son passé , on le fuit pour son présent et l'on craint pour son futur.

                                                                            Michèle Fevrier 2006

Je reprends la main , pour yaller aussi de mon petit commentaire :

Cuba Si , Cuba No , Cuba libre , que pensez de cette révolution qui se meurre , de ce monde communiste qui s'effondre ? Cette société qui apparement ne vit pas trop mal face aux USA et son embargo , recèle de biens curieux mélanges . Un tourisme de masse astucieusement pompé via le dollar et l'euro et qui ne profite qu'aux "riches " , un système éducatif et de santé qui prend en charge l'ensemble de la population , une répartition du travail qui bénéficie à tout un chacun et , bien sûr , les immanqubles petites magouilles , vols et pratiques touristico-sexuelles mais celles-ci sont universelles. Alors que deviendra ce pays plein de charme et de rythme au moment de la disparition de Castro ? L'alliance avec certains pays sud-américains passés à "gauche" leur permettra-t-il de survivre ? C'est tout ce qu'on leur souhaite .

Et c'est le coeur gros que je quitte Michèle ,Adrien , APSARA et ce pays qui m'a charmé.

Le devoir m'appelle , n'ayant pas encore atteint la date de péremption de l'Education Nationale . Michèle et Adrien filent vers Cayo Largo , le Belize et le Guatemala.

Il me faudra patienter quelques mois et une prothèse du genou pour ne plus vivre que dans ce monde bleu de la mer et des escales exotiques . Ne rêvons pas trop, on ne fuit un monde que pour le retrouver à l'identique ou presque à l'autre bord de la planète. Les tracasseries administratives , la défiance vis à vis des autochtones et de leur tentative pour gruger le visiteur... qulle différence avec notre monde occidental bien policé mais si corrompu?La différence , elle est dans la découverte , dans l'harmonie avec ce mode de vie que rien ne presse , dans les rencontres inattendues et la communication sur le fonctionnement de chacun des pays visités

Publié dans micladapsara

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article